Laisser les personnes âgées seules face aux lobbies

Laisser les personnes âgées seules face aux lobbies, c’est programmer notre future impuissance

Lobbying, intérêt général, intérêt catégoriel : autant de notions qui s’entrecroisent et dont les contours apparaissent flous. Pour introduire le dossier « Des lobbies autour des vieux », nous avons interrogé Roger Lenglet et Marie Grosman, journalistes d’investigation et spécialistes des lobbies, afin de clarifier ces notions.

Décrypteurs des dangers courus par les associations de plus en plus souvent approchées par les lobbyistes, ils énoncent les conditions nécessaires à l’apparition d’un réel contre-pouvoir défendant les intérêts des personnes âgées.

Lobby, faire du lobbying : ces expressions sont de plus en plus utilisées. Pouvez-vous redéfinir le terme « lobby » et expliquer en quoi consiste le fait de « faire du lobbying » ?

Les mots « lobby » et « lobbying », d’origine anglo-saxonne, sont en effet à la mode en France et en Europe, mais leur usage véhicule les pires confusions.

Rappelons que le mot « lobby », au sens littéral, signifie « couloir », « vestibule » ou « détour ». Il est significatif que les Américains et les Britanniques aient adopté ce mot « lobby » dès le XIXe siècle pour désigner les groupes d’intérêts particuliers qui se dotent de services spéciaux ou font appel à des agences privées pour approcher les décideurs politiques, les parlementaires ou les experts dans le but de les influencer en leur faveur.

En fait, ce terme pointe d’emblée le problème qui consiste à emprunter des voies non institutionnelles et généralement discrètes pour obtenir des décisions ou des lois favorables.

Historiquement, les premiers à avoir développé et « aiguisé » cette démarche sont les stratèges qui travaillaient pour les producteurs de tabac, les sociétés de chemin de fer, l’alimentation industrielle et les plus grosses sociétés, tels Rockefeller ou Ford. Les moyens les plus utilisés furent le financement des élus, des partis politiques et des campagnes électorales, la création de « fondations philanthropiques ». Selon les pays, ces procédés restent plus ou moins répandus, mais nous verrons qu’ils dépassent largement ce cadre aujourd’hui.

Dans le principe, tout le monde peut faire du lobbying, mais dans la réalité seuls les plus puissants en font vraiment, telles les entreprises importantes, les corporations qui ont du poids, les groupes d’intérêts disposant de ressources conséquentes et les grosses fortunes, car les cabinets de lobbying et les services internes (dits de « relations publiques ») qui assurent ces missions ne sont pas à la portée du premier groupe venu.

Il faut noter au passage que les entreprises confient souvent les opérations les plus douteuses à des agences extérieures pour « externaliser le risque » afin de pouvoir dire, au cas où un lobbyiste serait mis en cause pour corruption ou tout autre délit, qu’elles ignoraient les moyens employés.

Quelles sont les méthodes utilisées ?

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L’idée de couloir suggère à juste titre que cette activité ne s’exerce pas en pleine lumière ou de façon publique. L’opacité et la discrétion entourent traditionnellement ces jeux d’influence dont les méthodes et les objectifs sont souvent inavouables ou, à tout le moins, très mal encadrés sur le plan juridique, voire pas du tout comme à Bruxelles.

II faut aussi avoir présent à l’esprit que le lobbying en direction des autorités peut se faire parallèlement à d’autres opérations stratégiques, comme une campagne de presse pour préparer l’opinion et créer des conditions favorables au lobby qui est à la manœuvre, comme c’est souvent le cas pour redorer le blason d’une industrie mise en cause.

Les secteurs du médicament, de l’énergie, de l’eau ou de l’agroalimentaire en offrent des illustrations éloquentes. C’est pourquoi ceux qui exercent cette activité ―les lobbyistes ―ont une réputation assez sulfureuse et c’est aussi la raison pour laquelle les responsables politiques hésitent à s’afficher en leur compagnie.

Pour avoir étudié de près leurs méthodes et les commandes des groupes d’intérêts (lobbies) qui les emploient, on peut dire que les arguments utilisés franchissent allègrement la ligne jaune et qu’il s’agit très souvent de pures manipulations.

Ces derniers relèvent fréquemment d’une corruption caractérisée (personnelle ou structurelle), notamment sous la forme de subventions privées, de soutiens politicofinanciers, de commissions, d’emplois fictifs, de missions bien rémunérées, de participations financières…

Pour employer des mots doux, il s’agit généralement de placer la « cible » du lobbying dans une situation de « conflit d’intérêt » qui fait pencher la balance là où l’on veut.

Tous les secteurs économiques sont concernés, mais ceux où les enjeux financiers sont les plus importants développent un lobbying particulièrement intense et sophistiqué : la santé, le bâtiment, les banques, l’énergie, l’industrie de l’armement, les opérateurs de téléphonie, les cigarettiers, les alcooliers, les géants de l’eau et du traitement des ordures…

Beaucoup de gens trouvent chic de dire qu’ils font du lobbying. Il y a un abîme entre une personne qui défend une cause par conviction et le lobbyiste qui, lui, défend ceux qui le paient pour favoriser leurs intérêts.

On désigne généralement sous le même terme de « lobbying » des actions qui visent à défendre les intérêts financiers des actionnaires de groupes privés et d’autres qui affichent la défense de l’intérêt général. Pouvez-vous expliquer les différences?

Aujourd’hui, beaucoup de gens trouvent chic de dire qu’ils font du lobbying dès qu’ils représentent une association ou une institution, en oubliant la distinction entre la défense de l’intérêt général et celle d’un intérêt particulier.

Il y a un abîme entre une personne qui défend une cause par conviction et le lobbyiste qui, lui, défend ceux qui le paient pour favoriser leurs intérêts.

En Europe, un vaste mouvement s’est développé pour refuser d’appeler « lobbying » les démarches qui défendent l’intérêt général ou qui, en tant que telles, peuvent être qualifiées de « désintéressées ».

Un mot se répand d’ailleurs pour désigner les dossiers émanant des associations représentant des valeurs, celui de « plaidoyers ». C’est un premier pas pour sortir de la confusion. Il serait en effet dangereux de laisser mettre sur le même plan le lobbyiste, qui est une sorte de mercenaire qui se vend aux plus puissants, et l’élan qui porte le citoyen à défendre des valeurs de solidarité, de respect, de liberté, ou de protection de la santé et de la planète.

Ce sont-là des valeurs morales, des idéaux qui ne sont pas assimilables à des marchandises ou des articles commerciaux. Or, les lobbyistes aiment entretenir la confusion, ils voudraient que leur activité d’influence se banalise dans le paysage institutionnel et apparaisse comme la simple expression de la démocratie.

Ils ont horreur qu’on leur rappelle qu’ils ne défendent que ceux qui peuvent se payer leur service et que cela introduit une grave distorsion dans la démocratie qui, logiquement, devrait plutôt aspirer à ce que tout le monde soit représenté et défendu.
Dans les pays anglo-saxons, l’usage tend à qualifier de « lobbyistes » aussi bien des militants qui défendent des causes d’intérêt général que des représentants travaillant pour des intérêts privés. La loi américaine et la loi canadienne les distinguent en qualifiant les seconds de « lobbyistes professionnels ».

En France, nous avons encore la chance de posséder un vocabulaire diversifié pour les désigner sans confusion justement en fonction de la distinction bien ancrée dans notre culture entre l’intérêt général et l’intérêt particulier ; un héritage dû en grande partie aux précisions apportées par nos philosophes et nos penseurs politiques, notamment ceux des Lumières.

Faites-vous une distinction entre les mouvements de défense de l’intérêt général et ceux qui défendent des intérêts catégoriels ?

citoyens defense senior

Par définition, un intérêt catégoriel est partiel et risque d’empiéter sur l’intérêt général s’il n’est pas traité de façon à préserver les équilibres entre les différents intérêts. Néanmoins, tous les intérêts catégoriels ne se valent pas car certains concernent des étapes de la vie par lesquelles nous passons tous et coïncident donc avec l’intérêt général.

C’est le cas de cette vaste catégorie que l’on nomme « les retraités » ou a fortiori celle des personnes âgées puisque nous sommes tous destinés, sauf décès prématuré, à les rejoindre. La cause des personnes âgées relève donc de l’intérêt général dans le temps.

Cette dimension temporelle peut bien sûr susciter des contradictions : les représentants des personnes âgées, au niveau d’une ville, par exemple, pourraient entrer en contradiction avec l’intérêt général si, pour faire favoriser les intérêts actuels de cette catégorie, ils obtenaient des arbitrages politiques au détriment des plus jeunes en siphonnant une trop grande partie du budget municipal.

Il en va de même pour les intérêts corporatifs : dans le monde du travail, les abus de la défense d’intérêts catégoriels donnent lieu à ce que l’on nomme le « corporatisme », lequel peut faire oublier l’intérêt général et a d’ailleurs créé des divisions catastrophiques au sein du monde ouvrier.

Mais il n’en reste pas moins vrai que la défense des allocations et des droits liés à l’âge et au travail (ou au chômage) nous engage tous et doit être menée au titre de l’intérêt général.

En un mot, tous les intérêts particuliers ne se valent pas au regard de la collectivité ou en termes de justice sociale. On peut songer également à la défense des intérêts des « personnes en situation de handicap », qui concerne beaucoup plus de gens qu’on ne l’imagine spontanément.

Certains élus locaux se plaignent du coût des obligations d’aménagement urbain pour les personnes à mobilité réduite, les déficients visuels et les malentendants, estimant qu’il s’agit là d’un résultat du lobbying des associations de « personnes handicapées » représentant un intérêt catégoriel qui ne concernerait pas la plupart des administrés.

C’est ignorer que nous rejoignons tous, tôt ou tard, la catégorie des « personnes à mobilité réduite » et les autres groupes de handicaps, soit transitoirement soit durablement, par accident, maladie ou vieillissement. Là encore, c’est la prise en compte de la dimension temporelle qui donne son caractère représentatif général à cet intérêt.

Au-delà des catégories auxquelles personne n’échappe dans le temps, l’intérêt général peut être défini aussi par solidarité, notamment dans le cadre de la mutualisation des risques ou même simplement de l’éthique.

Ainsi, même si je ne suis ni fumeur ni exposé à des cancérogènes et ne fait donc pas partie des groupes risquant le plus d’avoir un cancer du poumon, j’ai intérêt à ce que toutes les maladies soient couvertes par l’assurance maladie car je peux en attraper beaucoup d’autres.

Par ailleurs, l’intérêt général est ce qui donne sens à notre existence en tant qu’être moral ou social, de sorte que la valeur de solidarité ne s’appuie pas seulement sur le calcul mais aussi sur notre conscience, notre « humanité ». Nous devons aider les plus faibles et les faire participer pleinement à la vie de la cité.

Par définition, un intérêt catégoriel est partiel. Néanmoins, tous les intérêts catégoriels ne se valent pas. Certains concernent des étapes de la vie par lesquelles nous passons tous et coïncident donc avec l’intérêt général.

Ces mouvements n’ont-il pas tendance à vouloir copier les méthodes de lobbying et à dépendre de financeurs extérieurs ? Cela joue-t-il sur leur indépendance ?

En fait, ce sont souvent les lobbyistes intervenant pour les grands groupes industriels qui proposent aux associations des financements qui les aliènent ou des positionnements qui les amènent à s’inscrire dans des stratégies de lobbying douteuses.

On le voit avec des syndicats, des institutions ou des ONG aussi bien dans le domaine de la protection de l’environnement que dans le monde de la santé.

Un grand nombre d’associations qui se sont développées sur des causes d’intérêt général ont perdu leur indépendance depuis que leur budget repose sur les soutiens de grandes entreprises.

Pour ne pas parler des associations qui sont directement créées par ces firmes pour défendre leurs intérêts ou calmer l’adversité en la fédérant. Nous pensons notamment à certaines associations de malades. Cela a pris une dimension inquiétante.

Quels sont les lobbies les plus influents autour du « marché » que représente la vieillesse et quels sont les enjeux qui les mobilisent ?

Il s’agit justement des lobbies de la santé (on pourrait parler des lobbies de la maladie) avec, à leur tête, les firmes pharmaceutiques qui produisent des médicaments prescrits pour les pathologies les plus fréquentes chez les personnes âgées, mais aussi les industriels de l’imagerie médicale, les cliniques, les chaînes de maisons de retraite, les fondations abondées par les grands laboratoires, des institutions qui redistribuent l’argent de la recherche publique vers le secteur privé et certaines associations dont le budget repose essentiellement sur leurs subventions et qui sont dirigées par des personnalités très liées aux firmes.

Par ailleurs, nos enquêtes montrent que les corporations professionnelles dans le domaine de la santé sont inégalement représentées auprès des élus, voire sur les bancs des parlementaires (ce que les britanniques appellent les « députés-lobbyistes », c’est-à-dire les élus qui roulent pour des lobbies particuliers).

Pour le dire autrement, les infirmières n’ont pas le même poids que les médecins, les radiologues ou les dentistes, par exemple.

Pour les lobbies industriels et financiers, les enjeux sont économiques. Pour les syndicats professionnels, ils sont corporatifs. Les intérêts des personnes âgées, quant à eux, restent très mal défendus car les pouvoirs publics, dont la mission est normalement de défendre l’intérêt général, sont très vulnérables au lobbying des groupes d’intérêts disposant de grands moyens.

A votre avis, des mouvements de défense des intérêts des personnes âgées peuvent-ils se poser comme des contrepouvoirs face à eux ?

A quelles conditions ?

Ils le peuvent mais à condition de s’organiser, d’amplifier les luttes et les échanges d’informations. C’est la clé du problème et cela passe bien entendu par la mobilisation associative et sa capacité à alerter l’ensemble des acteurs sociaux qui doivent comprendre que s’ils ne luttent pas aux côtés des personnes âgées, ils hériteront de la même situation quand ils rejoindront les retraités.

Laisser les personnes âgées seules face aux lobbies qui leur mangent la laine sur le dos, c’est programmer notre future impuissance face aux mêmes groupes d’intérêts quand nous serons plus vieux.

Certains l’ont bien compris, notamment du côté des usagers du système de soins qui ont fait évoluer les droits des malades.
Les intérêts des personnes âgées restent mal défendus car les pouvoirs publics, dont la mission est normalement de défendre l’intérêt général, sont très vulnérables au lobbying des groupes d’intérêts disposant de grands moyens.

Plus les associations seront nombreuses, plus il sera difficile de leur imposer le silence ou de les soumettre à des relations douteuses. Chacun affine sa culture associative et apprend l’autonomie au sein de structures plus modestes, de même qu’on y apprend à moins déléguer les décisions.

De plus, les causes ou les dossiers sont moins monopolisés par les grosses associations. La démocratie doit exister au sein même du mouvement associatif et cela passe par la pluralité des acteurs et la liberté de se fédérer ou de se coordonner autour d’actions bien finalisées.

Par exemple, sur une proposition de loi ou d’amendement, une alerte à lancer sur une situation scandaleuse. En se mobilisant sur des dossiers précis au même moment, on suit mieux les réactions des élus, leur sérieux ou leur atermoiement, on peut mieux dénoncer leurs incohérences, leurs contorsions ou leur inertie.

On peut mieux se mobiliser auprès des tribunaux. L’amiante est un dossier phare à ce sujet : en créant des associations locales de victimes qui se sont coalisées librement au sein d’une structure nationale sans perdre leur autonomie, il a été possible de changer la loi, de multiplier les procès et de les gagner.

De nombreux retraités ont pu faire reconnaître la cause de leur pathologie, faire condamner des employeurs et des médecins du travail qui avaient caché la toxicité du matériau, puis être indemnisés.

Les objectifs doivent être aussi concrets que possible aussi bien au niveau législatif qu’électoral ou médical. Il faut, par exemple, peser plus efficacement sur les programmes engageant les formations politiques et surveiller leur application, examiner sans relâche le travail des parlementaires, et cela jusqu’au sein des commissions. Sur le plan politique, les personnes âgées représentent un géant, mais un géant qui dort.

Au sein du système de santé, des lois récentes organisent une « démocratie sanitaire » permettant la représentation des usagers.

Pensez-vous qu’un réel contre-pouvoir des usagers puisse se constituer face au pouvoir médical et à l’industrie pharmaceutique ?

Il s’agit-là d’une véritable lutte qui demande de ne plus se contenter de faire confiance aveuglément aux institutions sanitaires, aux producteurs de médicaments et au corps médical.

Un réel pouvoir peut se constituer à condition de s’informer directement aux sources scientifiques, en lisant les études et les enquêtes sur les traitements médicaux. Il faut aussi décrypter et dénoncer les opérations de lobbying qui visent à nous manipuler et à influencer les décideurs politiques et les autorités sanitaires.

C’est ce que nous avons humblement mais rigoureusement fait en écrivant Menaces sur nos neurones. Un maximum de monde devrait aussi lire une revue médicale comme Prescrire, complètement indépendante financièrement et techniquement des firmes pharmaceutiques et proposant une contre-expertise systématique des médicaments mis sur le marché.

Mettre en place une démocratie sanitaire demande également de l’opiniâtreté et de la vigilance contre les tentatives incessantes d’instrumentalisation.

Ce contre-pouvoir se développe réellement et c’est bien pourquoi l’industrie pharmaceutique multiplie les démarches pour apprivoiser les associations et pour leur proposer de « dialoguer » et de s’entendre.

Les firmes craignent par-dessus tout la conflictualité qui écorne leur image, suscite des critiques vis-à-vis de leurs produits et ouvre même des perspectives pénales.

De son côté, le pouvoir médical éprouve de réelles difficultés à faire une place aux usagers, malgré le travail de certains médecins qui se battent pour changer les choses.

En somme, il faut prendre garde à ne pas laisser se mettre en place une démocratie en trompe-l’œil avec des associations noyautées par le pouvoir médical et financées par l’industrie pharmaceutique, ce qui est hélas souvent le cas.

Il faut prendre garde à ne pas laisser se mettre en place une démocratie en trompe-l’œil avec des associations noyautées par le pouvoir médical et financées par l’industrie pharmaceutique.

Aujourd’hui, au final, quels sont, pour reprendre l’intitulé de notre dossier, ces « lobbies autour des vieux » ?

Ce sont naturellement ceux qui prospèrent sur les marchés du vieillissement : les grands assureurs, les industries du diagnostic, du médicament et, plus largement, du soin et de la dépendance, de la cosmétique et de la chirurgie esthétique, les établissements curatifs et les professionnels de la remise en forme…

Bien sûr, il ne s’agit pas de refuser de voir leurs apports positifs mais de développer une présence vigilante auprès des pouvoirs publics. La démocratie passe par ses propres représentants et non par ceux qui en tirent profit.

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